Accueil > La grande bibliothèque > Arts. Culture. Talents d’adhérents > Des lieux à découvrir > Le quartier du Gros-Caillou à Paris
Le quartier du Gros-Caillou à Paris
Paule Roudaut et Jean-François Barsacq
Le Gros-Caillou est un quartier du 7e arrondissement de Paris qui se situe entre l’Hôtel des Invalides et la Tour Eiffel. Il a commencé à se développer sous Louis XIV, lorsqu’il a fallu loger les nombreux ouvriers qui œuvraient à la construction des Invalides puis tout le personnel qui faisait fonctionner cette grande institution. Il tient son nom d’une borne (qui n’est rien d’autre qu’un « gros caillou », finalement !) qui délimitait des propriétés ecclésiastiques au Moyen-Âge. Cette appellation se retrouve dans le nom de l’église paroissiale, Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, où nous avons pu voir des fresques récemment restaurées d’Alexandre Desgoffe, qui a aussi orné la grande salle de lecture de la Bibliothèque nationale.
Le Gros-Caillou est un quartier tout en contrastes. Nous nous sommes retrouvés devant d’imposants immeubles en pierre de taille des années 1930, très « beaux quartiers de l’ouest parisien ». Mais, à peine tourné le coin de la rue, nous arpentions un petit passage de modestes maisons à deux étages, parfois agrémentées d’un jardinet. Les grands bourgeois, et même quelques aristocrates, sont arrivés ici à partir du milieu du XIXe siècle pour s’installer au milieu d’une population composée de nombreux artisans et ouvriers. D’où le grandiose hôtel particulier néo-classique de la famille de Béhague (aujourd’hui ambassade de Roumanie) ou celui, très Art nouveau, de la comtesse de Monttessuy (aujourd’hui Lycée italien Leonardo da Vinci).
Justement, parlant d’Art nouveau, le Gros-Caillou a été le terrain d’expression d’un architecte moins connu que Guimard, un certain Jules Lavirotte. Son grand œuvre reste l’immeuble de rapport du 29 avenue Rapp, lauréat du concours de façades de la Ville de Paris en 1901. Mais nous avons aussi admiré, au fond d’une impasse, le bâtiment dont il s’était réservé le 5e étage.
Pour nous reposer de cette opulente exubérance, nous avons parcouru le passage Jean-Nicot, qui porte le nom de l’introducteur de la culture du tabac en France, ou encore le passage de la Vierge, petites voies emblématiques d’un passé industrieux et désormais « gentrifiées ». Nous avons aussi visité l’enclos arboré et presque campagnard de l’église luthérienne Saint-Jean, construite pour les Alsaciens-Lorrains qui avaient fui l’annexion de 1871.
Cette matinée a été l’occasion de se retrouver ou de faire connaissance entre membres de l’AFCA. C’est bien agréable, en ces temps électroniques, de se voir aussi en vrai... Nous nous sommes séparés après les derniers commentaires d’Anne Amiot-Defontaine dans la rue du Champ-de-Mars. Quel contraste entre l’immeuble bourgeois Art nouveau du numéro 33 et son voisin, un sobre foyer construit par Eiffel pour y loger ses ouvriers ! Quelle meilleure façon de résumer l’essence de ce quartier atypique ?
Photos © Paule Roudaut et
Jean-François Barsacq
Portfolio
Le Gros-CaillouImmeuble Lavirotte avenue Rapp
Le Gros-CaillouHôtel de Montessuy, œuvre de Lavirotte
Le gros-CaillouLa fontaine de Mars rue Saint-Dominique
Le Gros-CaillouTémoignage d’un passé industriel
Le Gros-CaillouEffets de mosaïques Art déco rue Ernest-Psichari
Le Gros-CaillouÉglise luthérienne Saint-Jean rue de Grenelle
Le Gros-CaillouLe foyer des ouvriers de la Tour Eiffel
Le Gros-CaillouLa demeure de l’architecte Jules Lavirotte square Rapp
jeudi 10 octobre 2024